« Less is more », leitmotiv de la photographie minimaliste

« La simplicité est la sophistication suprême » disait Léonard de Vinci. Eliminer toute notion de superflu, s’intéresser au moindre détail et faire de la sobriété son emblème, voici la doctrine du minimalisme.

De nouveau à la mode dans la publicité et très présent sur les réseaux sociaux, retour sur ce courant artistique loin d’être simpliste.

Osez la simplicité !

Le minimalisme voit le jour dans les années 1960 aux Etats-Unis. Il se construit en opposition à l’expressionnisme abstrait, courant dont la doctrine est de surcharger les œuvres en ne laissant aucune parcelle de toile vierge. Le minimalisme se développe avant tout dans le domaine de la peinture, sculpture et du design. Peu de photographes minimalistes sont devenus célèbres, cependant ce courant a une place très importante dans le huitième art.

Les minimalistes accordent une place très importante au vide et à la subjectivité. Il faut réduire au maximum l’image et se contenter du nécessaire. L’idée est que pour enrichir sa vision du monde, il suffit de la simplifier. C’est en en montrant le moins qu’on en dit le plus. La maxime de Ludwig Mies van der Rohe « Less is more » devient celle du minimalisme.

L’honneur est donc aux formes géométriques, les lignes, les points… Les minimalistes mettent alors en avant les contrastes et la symétrie. Les photographies ne comportent jamais plus de trois couleurs. Généralement on observe une couleur vive en opposition avec un fond plutôt sombre. L’artiste joue souvent sur la répétition des motifs, c’est pourquoi certains n’hésitent pas à utiliser la retouche afin de rallonger au maximum des schéma. La retouche peut également servir à supprimer les ombres ou des détails. Bref, rendre la photo encore plus simple.

Enfin, l’une des particularités des minimalistes est de s’attarder sur le moindre détail a priori intéressant. N’importe quel parking, panneau ou immeuble peut être mis en valeur.

Publicité et photographie minimaliste : source d’inspiration mutuelle

La photographie minimaliste a un rapport intéressant à la publicité ; les deux s’inspirent mutuellement. En effet le courant apparaît dans une société consumériste où la publicité tient une très place importante dans l’espace visuel. Omniprésente et très riche en détail, elle devient alors une véritable source d’inspiration pour les photographes minimalistes. Ils jouent à éliminer le superflu pour n’en garder que l’essentiel.

La publicité quant à elle voit rapidement le potentiel du minimalisme et le diffuse largement dans les années 1960 pour vendre ses produits. Dans les années 2010, on assiste à un renouveau de la publicité minimaliste. Ainsi, pour se démarquer des autres, ne faudrait-il pas tout simplement oser la simplicité ?

Loin d’être simpliste, le minimalisme est un art complexe. Pour atteindre la subjectivité et la pureté qui le caractérisent, l’artiste doit faire un réel effort de simplification. Il doit alors mener une vraie réflexion pour délimiter ce qui est superflu et ce qui est essentiel.

Strippers, Matthis Heiderich

Building – Dani Vottero – tire de Simpli(CITY)

Elisa Coattrieux